Archives de : Anne Launay

  1. LIGNE 18 : SANS SURPRISE EELV DONNE UN AVIS NÉGATIF À LA NOUVELLE ENQUÊTE PUBLIQUE


    Vue extérieure de la gare CEA Saint-Aubin (SGP) 

    Rappelons que cette ligne du Grand Paris est destinée au développement d’un pôle urbain et de recherche de grande ampleur aux dépens des terres agricoles du Plateau de Saclay et à raccourcir de quelques minutes les trajets entre Orly et Saclay puis Versailles.

    Une enquête publique modificative est en cours pour intégrer des modifications qualifiées de substantielles par la SGP : les principales selon elle sont l’ajout de la gare du CEA et les modifications dans la sortie du tunnel à Palaiseau et pour l’implantation du centre de maintenance. 

    Et pourtant, les ordres de service pour le creusement des tunnels ont déjà été signés le 14 mai pour 800 millions d’euros par la SGP qui s’en félicitait publiquement il y a quelques semaines (https://www.societedugrandparis.fr/gpe/actualite/la-societe-du-grand-paris-attribue-le-premier-marche-de-genie-civil-de-la-ligne-18) et les travaux préparatoires entamés ! Par exemple à Massy, des centaines de m2 de bois et d’espaces naturels ont été enclos et partiellement défrichés au carrefour RD188/RN20, d’autres le long de l’avenue Allende, et, en même temps que ces travaux, une nouvelle enquête publique est annoncée par force affiches puis lancée. Qui peut comprendre cela autrement qu’en considérant que la SGP préempte l’avis positif de la commission d’enquête et une nouvelle déclaration d’utilité publique !

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    Nous avions apporté un certain nombre d’observations lors de l’enquête publique de 2016.

    4 catégories d’arguments expliquaient notre opposition à ce projet, dans un moment de raréfaction notable des financements publics :

    • La construction de la ligne 18, métro lourd, est de nature à obérer voir annihiler dans l’avenir le compromis trouvé sur le plateau de Saclay pour la protection des terres agricoles (sanctuarisation de 2 300 ha) dans le cadre du SDRIF.
    • Les prévisions de trafic sont notoirement faibles et ne correspondent pas à une aussi grosse et dispendieuse infrastructure. Les conclusions du rapport Auzannet et celles du STIF étaient identiques à ce sujet.
    • La ligne 18 ne répond pas aux véritables besoins de mobilités vers ce secteur qui sont essentiellement nord­sud. Les écologistes ont toujours prôné une approche sobre de l’investissement public. Or, notre mémoire présente des alternatives opérationnelles beaucoup moins chères à cette ligne 18 qui répondent mieux aux besoins de mobilité du territoire
    • La rentabilité interne du projet est extrêmement faible et a été soulignée (cf. notre document) par le STIF, la Cour des Compte et le CGI. Si ce taux n’est pas l’alpha et l’oméga des fondements d’une décision publique, il en est un indicateur. La comparaison 3,5 Md € pour 600 000 voyageurs/jours pour le prolongement du RER E à la Défense et 3 Md € pour la ligne 18 pour, au mieux, 100 000 voyageurs/ jours est éloquente. Cette distorsion a été soulignée par le STIF dans ses avis depuis l’origine du projet. Pour toutes ces raisons, nous pensons que l’Etat et la SGP font une erreur aux conséquences graves dans la priorisation des investissements publics en terme de transports. Elles motivent notre avis défavorable à ce projet pour lequel nous souhaitons qu’un avis négatif soit émis à l’instar du CGI, du STIF et de la Cour des Comptes.

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    Le dossier modificatif et les modifications substantielles qu’elles apportent au projet initial accroissent les impacts.

    • accroissent l’impact négatif sur l’environnement et un espace vert classé avec la modification de la sortie du tunnel sur Palaiseau et l’implantation du centre d’entretien,
    • accroissent les menaces sur le maintien de la ZPNAF, puisque impactée par l’implantation de la gare du CEA-Saclay, et menacée d’amputation supplémentaire de plusieurs dizaines d’hectares si la règle de densification dans un rayon de 500m autour des gares, inhérente à la loi du Grand Paris, était appliquée,
    • accroissent les difficultés pour le maintien d’une agriculture efficace sur le Plateau par l’ajout, en plus des pylônes destinés à soutenir le viaduc, d’une emprise routière « de service » accentuant la coupure de l’espace agricole et les difficultés d’exploitation,
    • accroissent la future urbanisation dont le rapport se félicite de l’accélération et de l’amplification qui, en « améliorant » les retombées positives pour la collectivité en matière d’emploi notamment, assureraient le maintien de la « rentabilité » du projet dont le coût est très fortement réévalué (passant de 2,86 milliards lors de l’enquête 2016 à 4,46 milliards dans le présent dossier soient + 56 % !),
    • accroissent le coût très important d’un investissement pourtant inutile car, comme nous l’avions montré dans notre avis de 2016, pouvant être remplacé par des solutions de moindre impact et beaucoup moins coûteuses, à l’heure où les difficultés financières d’Ile de France Mobilités dues à l’accroissement des charges d’exploitation du réseau de transports franciliens, à la baisse de fréquentation potentiellement générée par le recours accru et durable au télétravail, devraient plutôt entrainer une « frugalité » pour de nouveaux équipements et la concentration des moyens sur l’amélioration et l’entretien de l’existant, des mobilités du quotidien comme le souligne l’avis de la cour des comptes,

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    Et surtout…

    relancent un projet du « monde d’avant » dont nous contestons l’utilité publique dans le contexte « post-Covid » où les interrogations de la population, des autorités et même du Président de la république notamment en matière de sur-concentration urbaine, de relocalisation des activités, notamment agricoles, de nécessaire modification de nos modes de vie et de priorisation des dépenses publiques, auraient dû conduire au réexamen de fond du projet après saisie de la CNDP.

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    Nos remarques/commentaires sur ces différents points :

    Nous commençons par le dernier point, préalable, car il pose la question d’un dossier qui paraît totalement hors-sol en juin-juillet 2020

    A ) L’enquête publique se déroule en période d’état d’urgence sanitaire, donc avec des moyens d’information tronqués, et surtout SANS intégrer la prise en compte des conséquences durables de la crise 

    • en matière sanitaire (éviter à l’avenir les trop grandes concentrations humaines favorables au développement des épidémies), 
    • sociétale (aucune prise en compte du développement du télétravail qui va diminuer les besoins de déplacement et donc affaiblir les prévisions de trafic et donc de « rentabilité » tout comme la fin programmée d’une grande partie des vols intérieurs; aucune intégration du souci de proximité et de relocalisation des activités qui va évidemment diminuer fortement les déplacements réels de la province et de l’étranger vers le Plateau de Saclay, là aussi au profit du développement des visio-conférences …) 
    • et enfin environnementale dans la mesure où l’importance de la conservation des espaces agricoles et naturels est clairement accrue à la fois du fait de la crise sanitaire mais aussi en lien avec la crise climatique, les travaux de la conférence de citoyens .. 

    De tout cela pas un mot de la SGP ! On est dans le « monde d’avant » pour reprendre les débats de ces derniers mois ! Il est regrettable que la CNDP n’ait pas été préalablement saisie de cette modification substantielle du projet – selon les dires de la SGP – d’autant plus que le contexte économique et sanitaire a lui aussi été substantiellement modifié !

    Il est aussi regrettable qu’un tel dossier aussi important, avec ses centaines de pages, soit souvent aussi peu clair dans les cartes, souvent non-légendées, qu’il présente !

    Pour ces premières raisons nous demandons à la commission d’enquête de donner un avis défavorable au projet.

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    B ) L’enquête publique est justifiée notamment par l’ajout de la gare du CEA-Christ de Saclay. Nous avions déjà déploré le saucissonage du projet de 2016 où ni la gare d’Orly, commune aux lignes 14 et 18, ni la gare essentielle du CEA Saclay n’étaient partie du dossier. 

    • Le fait de présenter une modification de la DUP pour intégrer la gare de Saclay est logique mais montre bien que le dossier de 2016 était incomplet et donc que la DUP reposait sur des incertitudes (possibilité de réalisation de la dite gare). 
    • Cette gare est par ailleurs implantée au cœur de la ZPNAF et l’application de la loi sur le Grand Paris, avec la règle d’urbanisation obligatoire dans un rayon de 500m, amputerait de plusieurs dizaines d’hectares cette ZPNAF.
    • De même, la non présentation de la gare d’Orly, alors que sa conception de gare de correspondance avec changement de quai interdit d’étudier l’alternative que nous défendions avec de nombreux citoyens (voir aussi en annexe la pétition «  pour des transports de la vie quotidienne efficaces en banlieue sud » signée en quelques semaines par plusieurs centaines d’habitants) de prolongement de la ligne 14 jusqu’à la gare de Massy-Palaiseau, la desserte du Plateau se faisant par des rabattements multiples et légers sur les RER B et C et la transformation éventuelle du TCSP Massy-Saclay-Saint Quentin en tramway.

    Pour cette absence d’étude objective des projets alternatifs moins couteux et plus adaptés au trafic souhaitable nous demandons à la commission d’enquête de donner un avis défavorable au projet.

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    C ) Le dossier présente, notamment en réponse aux critiques de la Cour des Comptes et du CGI, des réévaluations très importantes du coût des travaux (coût passant de 2,86 Milliards lors de l’enquête 2016 à 4,46 Milliards dans le présent dossier soient + 56 % !) : la sous-évaluation manifeste exposée dans le dossier de 2016 entache l’avis de la commission d’enquête de l’époque et la validité de la DUP de 2016.

    Face à ces réévaluations des coûts, pour retomber sur ses pieds et prouver la « rentabilité » du projet, la SGP produit des réévaluations énormes des bénéfices attendus de la réalisation de la ligne 18 en tablant sur l’accroissement de l’urbanisation, donc sur la baisse supplémentaire de la capacité agricole et naturelle du Plateau de Saclay. Nous contestions déjà, comme les autorités sus mentionnées, la fiabilité de tels calculs des « bénéfices » attendus. 

    Le présent dossier, avec par contre l’assurance que les dépenses elles sont très fortement réévaluées et ne présentant toujours aucune étude sérieuse des solutions alternatives, ne saurait emporter la conviction de son intérêt public

    Face à la sous-estimation manifeste des coûts dans le dossier de 2016 qui a biaisé l’avis favorable de la commission d’enquête et son appréciation de l’utilité publique du projet, face à l’absence d’étude objective des projets alternatifs moins coûteux et plus adaptés au trafic souhaitable, nous demandons à la commission d’enquête de donner un avis défavorable au projet.

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    D ) Le dossier expose des modifications du tracé du Tunnel et de l’implantation du centre d’entretien. L’agrandissement des emprises pour les voies et pour le centre de maintenance provoquerait notamment une augmentation du déclassement des espaces boisés classés d’environ 2 hectares. 

    De plus, cela conduirait à une coupure infranchissable d’au moins 1 km (au niveau de la zone de transition tunnel/viaduc) et au croisement de 2 corridors écologiques. Pourtant, l’enquête de 2016 précisait bien que « Cette transition constitue une coupure infranchissable au sein du territoire, aussi l’objectif est d’en réduire autant que possible la longueur ».

    Pour ce qui est du franchissement de la RN118 et de son impact en matière de déclassement d’espace boisé, le dossier est pour le moins peu clair.

    Enfin, le dossier ne comporte pas d’étude de l’impact sonore de cette modification de l’entrée/sortie du tunnel à Palaiseau

    Face à cet impact supplémentaire sur l’environnement naturel nous demandons  à la commission d’enquête de donner un avis défavorable au projet

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    E ) La section aérienne est explicitement accompagnée d’une voie de service continue et élargie dans le présent dossier : toutes nos critiques de 2016 sur l’impact nocif pour le maintien de l’agriculture sur le Plateau sont ainsi totalement confortées. De plus, comme dit ci-dessus, l’implantation dans la ZPNAF de la gare du CEA-Saclay et l’obligation légale d’urbanisation dans un rayon de 500m amputerait cette zone protégée de plusieurs dizaines d’hectares.  Aucune compensation pour cette atteinte à la ZPNAF ne semble figurer au dossier.

    Face à cet impact supplémentaire sur le maintien de l’agriculture et des espaces ouverts, maintien souhaité – même par la SGP –  et d’intérêt collectif renforcé dans le monde « post Covid », nous demandons donc à la commission d’enquête de donner un avis défavorable au projet.

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    En tout état de cause, il faudrait que la gare du CEA-Saclay soit explicitement exemptée de la contrainte d’urbanisation dans un rayon de 500 mètres imposée par la loi du Grand Paris, en faisant prévaloir la ZPNAF.

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  2. Ligne 18, le monde d’après ? Plutôt le monde d’avant !

    Section aérienne de la ligne 18 © Explorations Architecture

    Des panneaux viennent de fleurir dans nos communes du Nord-Ouest Essonne annonçant rien moins qu’une Enquête publique unique préalable à la déclaration d’utilité publique modificative concernant le projet de la ligne 18 du réseau de transport du Grand Paris Express reliant les gares Aéroport d’Orly (exclue) à Versailles Chantiers.

    Comme l’indiquent les panneaux, malgré l’enquête publique conduite en mars-avril 2016 avec une déclaration d’utilité publique (DUP) en Mars 2017, il y a plus de trois ans, le projet a été modifié notamment parce qu’il inclut maintenant non seulement la gare du CEA-Saclay, mais aussi des modifications du tracé, en particulier au niveau de la sortie du tunnel et de la partie aérienne sur le plateau de Saclay.

    S’agissant (toujours d’après le panneau officiel) d’une modification SUBSTANTIELLE , il est nécessaire de faire une nouvelle enquête publique.
    La DUP, si elle est acquise, entraînera les modifications des PLU de Wissous, Palaiseau et Orsay, rien que cela !

    L’enquête aura lieu du 15 Juin au 17 Juillet 2020.

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    La société du Grand Paris ne s’embarrasse pas des questionnements nombreux – même au niveau Présidentiel – consécutifs à l’épidémie de Covid-19 et relatifs à une révision des politiques menées jusqu’alors, particulièrement en matière de sur-concentration urbaine, de relocalisation des activités, notamment agricoles, et en matière de priorisation des dépenses publiques.

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    Rappelons que cette ligne du Grand Paris est destinée au développement d’un pôle urbain et de recherche de grande ampleur, aux dépens des terres agricoles du Plateau de Saclay, et à raccourcir de quelques minutes les trajets entre Orly et Saclay puis Versailles.

    Rappelons qu’un trafic d’environ 80 000 passagers par jour (900 000 pour le RER B) est attendu pour un coût d’investissement de 3 Milliards d’euros et un coût de fonctionnement de 45 Millions d’euros. Que ce trafic ne serait atteint que si les terres agricoles sont fortement urbanisées. Que de l’avis de la commission d’enquête ce coût d’exploitation est minoré. Que les travaux d’amélioration de la partie RER B au nord sont eux annoncés être retardés pour des raisons financières.

    Rappelons que le Commissariat Général à l’Investissement a exposé que cette ligne 18 n’était pas rentable pour la collectivité.

    Rappelons que la Cour des Comptes dans son avis sur les transports franciliens de 2016 rappelle que la priorité absolue devait être donnée à l’amélioration du réseau existant.

    Rappelons que EELV, comme les associations, ont proposé des solutions alternatives de desserte, avec une urbanisation nouvelle beaucoup plus modérée, solutions beaucoup moins coûteuses, répondant aux besoins de transports des usagers du plateau et plus rapides à mettre en oeuvre (tram, bus en site propre, téléphériques, liaison Nord/Sud).

    EELV demande des explications :

    ● au gouvernement sur le non questionnement d’un projet coûteux et inadapté au monde post-covid ;

    ● à la CNDP qui n’a manifestement pas été saisie, pour qu’elle exige une nouvelle concertation préalable compte tenu du contexte post-covid ;

    ● à la société du Grand Paris, qui se félicitait, il y a quelques jours, de la signature des marchés de travaux pour le tunnel et qui a même démarré les travaux préparatoires alors que le trajet est modifié et qu’une nouvelle DUP est nécessaire au lancement de ces chantiers.

    EELV exige le report de cette enquête APRES la remise à plat du dossier de la ligne 18 dans le monde post-covid au cours d’un réel débat public.

    EELV se réserve la possibilité de recours, en premier lieu sur les marchés de travaux ci-dessus évoqués.

    Sonia Roisin, jean-Marc Defrémont
    co-secrétaires d’EELV 91
    Guy Bonneau, référent EELV Massy
    Anne Launay, conseillère départementale

     

    Adresses internet annonçant la nouvelle enquête
    https://www.ligne18.enquetepublique.net
    https://www.enquetes-publiques.com/Enquetes_WEB/FR/EP20111/Accueil.awp

    Avis du CGI :
    https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2018/05/avis_cgi_ligne_18_gpe.pdf )

    Avis de la Cour des Comptes
    https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-societe-du-grand-paris
    https://www.ccomptes.fr/fr/communiques-de-presse/rapport-public-annuel-2016-les-transports-ferroviaires-regionaux-en-ile-de

  3. Covid-19 : EELV Essonne demande la réouverture des marchés alimentaires du territoire

     

    Nous avons sollicité ce jour, monsieur ALBERTINI, préfet de l’Essonne

    Monsieur le préfet

    Le 23 mars le premier ministre, précisait les règles définissant les mesures de confinement venant renforcer un dispositif peu ou mal respecté par les Françaises et les Français. Ainsi les marchés alimentaires, jugés trop fréquentés et ne respectant pas toujours les gestes sanitaires nécessaires au ralentissement de la propagation du Covid-19 seraient fermés. Des exceptions demeurent néanmoins sur demande expresse des maires aux préfets, à l’appuis d’arrêtés dérogatoires pour l’ouverture de certains marchés.

    Cette décision a suscité l’incompréhension et l’inquiétude d’un grand nombre de professionnels et de consommateurs, car les marchés, qui pour beaucoup avaient mis en place un protocole sanitaire, ne présentent pas plus de risques que certaines grandes surfaces où les articles sont touchés par de multiples personnes et où, dans les rayons, les distances et gestes barrières ne sont pas toujours respectés par la clientèle.

    Par ailleurs, cette décision crée une distorsion de la concurrence au bénéfice des grandes surfaces et aux dépens des producteurs et commerçants des marchés locaux. Cette distorsion affaiblit particulièrement la filière maraichère en circuit court, pourtant moins propices à la propagation du virus de par l’absence d’intermédiaires entre producteurs et consommateurs.

    Sur proposition du gouvernement, la Fédération Nationale des Marchés de France a établi un protocole sécurisant l’accès aux marchés. Ce protocole a été validé par les ministères concernés le 27 mars.

    Si le choix gouvernemental de fermer les marchés a été validé par le Conseil d’État, c’est dans la perspective que se développent les autorisations d’ouvertures des marchés alimentaires, qui ont vocation à augmenter.

    Dans la mesure où ils respectent le cadre strict de respect du protocole sanitaire validé, nous vous demandons d’autoriser d’urgence la réouverture du plus grand nombre de marchés alimentaires en Essonne. Le nécessaire confinement aura des répercussions économiques sans précédent : il est indispensable de soutenir le tissu économique et les producteurs locaux, d’autant plus qu’une autre crise nous menace, celle du réchauffement climatique, contre laquelle le développement des circuits courts de proximité et de l’agriculture locale est un des leviers d’action.

    Dans l’espoir d’une action favorable de votre part, nous vous prions de croire monsieur le préfet en l’expression de nos sentiments les meilleurs.

    Sonia ROISIN
    Jean-Marc DEFRÉMONT
    Co-secrétaires EELV ESSONNE

    Hélène DIAN
    Anne LAUNAY
    Conseillères Départementales

    Photo d’illustration : https://fr.freepik.com/photos-vecteurs-libre/fond » Fond photo créé par valeria_aksakova – fr.freepik.com

  4. Rassemblement à la mémoire de Steve Maia Caniço – Samedi 3 août 2019

    Samedi 3 août des citoyen-ne-s de Palaiseau et des alentours ont répondu à l’appel de Claire Pinto pour honorer la mémoire de Steve Maia Caniço.

    Texte lu et écrit par Claire Pinto (EELV) Organisatrice du rassemblement palaisien

    Aujourd’hui, nous nous réunissons devant la mairie, maison du peuple, maison du citoyen, maison de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, pour célébrer la mémoire de Steve Maia Caniço, mort le 21 juin 2019, lors de la 37e fête de la musique.

    Mes premières pensées vont à sa mère et son père. C’est une famille qui perd son fils parce que Steve aimait faire la fête. Cela aurait pu être notre fils, notre frère, notre ami, notre voisin…

    Steve est mort de trop faire la fête. Il est mort parce que les autorités ont décidé que la fête avait trop duré, qu’il fallait arrêter tout de suite même si cela pouvait engendrer des noyades. Cette nuit-là, ce sont quatorze autres personnes qui ont été repêchées par les secours. La police avait malheureusement sorti l’artillerie lourde : chiens policiers, grenades de désencerclement, lanceurs de balles de défense (LBD).

    Il a fallu un mois pour retrouver son corps. Il a fallu l’obstination d’une famille pour briser le silence, pour batailler contre les contre-vérités, contre la volonté de
    minimiser l’intervention des forces de l’ordre ce soir là.

    Il y a quelques jours, le premier ministre est venu visiter la maison de la tranquillité et de la sécurité publique à Palaiseau, avec son ministre de l’intérieur. Devant les micros, il a continué à soutenir son ministre de l’intérieur alors que, dans d’autres pays, il aurait déjà été remercié sans ménagement.

    Mais au-delà des personnes qui pourraient être mises en cause, ce que demande la famille, ce que nous demandons nous, citoyens engagés pour Palaiseau, c’est de
    savoir ce qu’il s’est passé. Pourquoi un jeune homme de 24 ans est-il mort en faisant la fête ? Il faut que toute la lumière soit faite. Pas d’enquête de complaisance, pas d’IGPN qui a déjà écrit les conclusions avant d’avoir commencé l’enquête. Nous devons la vérité à cette famille, à ses amis. Nous devons savoir ce qu’il s’est passé cette nuit du 21 juin.

    Mme la Député, Monsieur le Maire, vous qui êtes si proches du premier ministre : au delà des mots, agissez ! Mme la député, demandez une enquête parlementaire pour connaître la réalité. La justice doit faire son travail. Monsieur le Maire, dites à votre ami le premier ministre que nous pourrons inaugurer autant de maison de la tranquillité que l’on veut, autant de lieu de sécurité publique mais, si nous ne sommes pas capables d’accepter que notre jeunesse vive, qu’elle rit, qu’elle s’amuse
    alors, ces beaux mots au-dessus de notre édifice commun n’auront aucun sens.

    En mémoire de toi Steve, qui pendant une nuit du mois de juin a voulu faire la fête, nous posons ces quelques fleurs pour se souvenir de toi, pour se souvenir de notre devise républicaine : Liberté, Egalite, Fraternité.

    Qu’elle puisse, à chaque instant, éclairer les décisions des femmes et hommes politiques.

    Vive notre jeunesse

  5. Europe-Ecologie-Les-Verts (Paris-Saclay) donne un avis défavorable à la déclaration de projet d’aménagement de la ZAC de Corbeville.

    Le dossier soumis à enquête publique, s’il est impressionnant par le nombre de page (plus de 1700), comporte en réalité de nombreuses zones d’ombre et de nombreux documents non spécifiques au projet lui-même. Depuis les réunions de concertations de début 2019, l’EPAPS ne semble pas avoir beaucoup avancé sur le dossier ou tout au moins, cela n’est pas présenté dans les documents soumis à l’enquête publique. Si d’autres documents existent notamment sur le détail des projets de logement, nous considérons qu’ils doivent être communiqués dans le cadre de cette enquête.

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    1 – impact environnemental

    La création de la ZAC de Corbeville intervient alors que les ZAC du Moulon et de Polytechnique ne sont pas, loin de là, terminées. Encore moins a-t-on le recul nécessaire pour mesurer l’impact à long terme des constructions sur l’écosystème du plateau de Saclay et sur de la vallée de l’Yvette et ses habitants. Nous demandons, au-delà des études d’impact théoriques, que l’on prenne le temps d’évaluer l’impact des deux premières ZAC sur le risque d’inondation en vallée, sur l’impact concernant les transports, sur la qualité de vie des habitants et sur la biodiversité.

    L’aménagement de Corbeville va détruire 96 ha de terres agricoles qui captent et stockent du carbone et contribuent à la limitation du réchauffement climatique. Par ailleurs l’aménagement du quartier de Corbeville n’est pas nécessaire au développement du projet de Cluster Paris-Saclay. Aucun établissement d’enseignement supérieur n’est d’ailleurs programmé sur ce territoire, seule l’entreprise IBM a exprimé son intérêt à s’implanter sur Corbeville, toute la partie Est de la ZAC n’est pas programmée à ce jour. La justification de la ZAC de Corbeville comme trait d’union entre les deux ZAC est un argument bien faible en regard de l’impact environnemental.

    L’artificialisation des sols de Corbeville va par ailleurs inéluctablement avoir un impact sur le traitement des eaux de pluies et des eaux usées. Or le dossier d’enquête publique ne contient que des références à des documents généraux (SDAGE, SAGE, PTAP et EGGE pour l’assainissement). Aucune étude spécifique précise ne semble envisagée alors que ce nouveau quartier se situe en surplomb du quartier de la Troche dont les habitants sont à juste titre inquiets des impacts possibles sur leurs habitations. Quant à l’impact de ce quartier sur les risques d’inondation en vallée de l’Yvette, nous demandons à ce qu’il soit clarifié. En effet, les récentes inondations de janvier et juin 2018 ont démontré que les moyennes de pluviométrie utilisées dans les études d’impacts ne sont plus efficaces lors des épisodes climatiques exceptionnels.

    La création d’un groupe scolaire et de logements collectifs sur l’ancien site Thales pose problème car la pollution d’une partie importante de ce site est confirmée par le diagnostic de pollution des sols de l’étude TESORA en annexe du dossier. Nous demandons en tout état de cause la dépollution complète du site, et non des mesures de recouvrement par terre végétale des zones polluées comme cela est proposé dans le rapport !

    Par ailleurs la Mission Régionale d’Autorité Environnementale du Conseil général de l’environnement et du développement durable MRAE dans son avis confirme le risque de destruction d’espèces protégées et recommande de mieux étayer une dérogation éventuelle. Le corridor écologique est, sur tous les schémas présentés, traversé par une route. Aucune précision n’est donnée permettant de juger de l’efficacité et de la continuité des trames vertes et bleues pour la préservation et la libre circulation des espèces. Ce corridor est une mesure de compensation des impacts écologiques de la ZAC de polytechnique mais la ZAC de Corbeville va elle-même donner lieu à de nouvelles mesures de compensation, qui seront réalisées en partie sur l’espace agricole, soit un non-sens écologique !

    2 Le projet de ZAC lui-même

    La pertinence et l’urgence de construire sur Corbeville ne nous semble pas justifié par des impératifs d’intérêt national ou local. Il est urgent de construire la ville sur la ville pour stopper l’urbanisation des terres agricoles péri-urbaines, à fortiori en Île-de-France qui est une zone dense. La création d’un nombre conséquent de logements familiaux et étudiants nous semble guidée par une logique financière visant à faire porter par Corbeville le déficit des deux ZAC de Moulon et de Polytechnique.

    Le projet de quartier est à l’état embryonnaire. Aucune garantie n’est donnée sur le pourcentage de logements sociaux familiaux (qui doit être de 30% minimum conformément à la politique de la ville d’Orsay). Sur les infrastructures et équipements du futur écoquartier, sur la hauteur prévue des bâtiments et le pourcentage de bâtiments concernés par la hauteur maximale. Les exigences sont minimales pour le stationnement des vélos dans l’ensemble des constructions, hébergements étudiants exceptés. Le respect des normes en vigueur ne suffit pas à anticiper la place que va occuper ce mode de transport dans les années à venir.

    La liste d’équipements publics envisagée sur le quartier de Corbeville n’est pas arrêtée et le calcul de l’impact de leur coût sur le budget des villes concernées ne l’est pas non plus.

    Le Quartier de Corbeville est présenté comme un éco-quartier, pourtant le descriptif qui en est fait ne correspond pas à la définition d’un éco-quartier. À toutes fins utiles nous rappelons les différents points qui permettent la réussite d’un tel projet :

    La diversité : logements locatifs, privatifs, familiaux, étudiants, mixité sociale et multi-générationnelle.

    Les services : commerces de proximité, lieux de vie et de rencontre, services partagés/mutualisés.

    Les services publics : école, maison de retraite, services sociaux.

    Une conception écologique des bâtiments : constructions passives, matériaux bio-sourcés ou issus du recyclage, énergies renouvelables, récupération des eaux de pluie, recyclage des eaux usées, compostage et méthanisation des déchets, intégration de la nature dans l’architecture.

    – Du lien avec la nature : espaces naturels et de biodiversité, zone de maraîchage.

    – Une offre de mobilité adaptée : tramway, autopartage, robots taxi, vélos, piétons.

    Une accessibilité à la ville et aux bassins d’emploi

    La véritable aberration de ce projet est d’envisager de construire un nouveau quartier de la ville d’Orsay sans avoir prévu le moyen de le relier au coeur de ville par des transports bas-carbones. Ce besoin de liaison avec la ville d’Orsay est d’autant plus important qu’il recoupe le besoin d’une liaison du plateau à la vallée et au RER-B par une liaison nord-sud. A ce titre la demande de la ville d’Orsay d’un téléphérique dans l’hypothèse où l’état déciderait la

    construction de Corbeville doit être partie intégrante du projet. Des liaisons douces Nord/Sud piétonnes et cyclables sont aussi indispensables.

    En résumé : pourquoi les écologistes sont-ils opposés à la mise en oeuvre de cette ZAC ?

    Le projet actuel n’est pas recevable au regard des grands équilibres qui nous semblent écologiquement fondamentaux.

    La politique des petits pas ne suffit pas à endiguer le déficit de la France en matière de régulation du climat sous les 1,5°C et à respecter les objectifs de l’accord de Paris.

    Les terres naturelles, agricoles ou forestières captent et stockent 30% du carbone que nous rejetons, et chaque hectare artificialisé est autant de possibilité de stockage perdu.

    Il y a nécessité à préserver une surface de terres agricoles qui aille au-delà d’une valeur symbolique car le développement de la région Île-de-France dans son ensemble ne saurait être soutenable si ses besoins alimentaires restent dépendants à plus de 90 % des seuls arrivages au marché de Rungis. Nous construisons une dangereuse dépendance alimentaire.

    Le bilan social et environnemental des ZAC de Polytechnique et du Moulon n’a pas été réalisé.

    Les inondations exceptionnelles à 3 reprises depuis 2016 (crue de l’Yvette, ruissellement des eaux du plateau) laissent à penser que l’urbanisation du plateau de Saclay a contribué à les aggraver.

    Cette urbanisation s’inscrit dans une logique de croissance qui n’est pas soutenable pour les générations à venir.

    La création de cette ZAC représente un prétexte supplémentaire à l’arrivée de la ligne 18 (qui ne desservirait pour le moment que des lieux de travail) alors même qu’elle ne répondra pas aux besoins du territoire, qui restent majoritaires de transport Nord/Sud.

    Tout projet de moyens de transport lourd du type ligne 18, que la ZAC de Corbeville ne ferait qu’attester, serait un obstacle aux grands équilibres que nous prônons du fait des inévitables urbanisations à grande échelle qu’elle entraînerait.

    Intensification de l’engorgement du trafic car nous n’avons toujours pas de solution pour les liaisons Nord/Sud.

    Conclusions :

    Europe-Ecologie-Les-Verts (Paris-Saclay) donne un avis défavorable à cette déclaration de projet d’aménagement de la ZAC de Corbeville.

    En effet, le groupe local Paris-Saclay d’EELV préconise de réaliser une étude des impacts des deux premières ZAC (du Moulon et de Polytechnique) avant d’envisager toute construction supplémentaire dans la ZAC de Corbeville

    L’urbanisation des quartiers de Polytechnique et Moulon a profondément modifié le plateau de Saclay. Les répercussions sur la vie locale, la circulation, la faune, sont bien visibles et il est indispensable de s’assurer que ces aménagements n’ont pas d’incidence sur la multiplication des inondations en vallée.

  6. Le Ring des Ulis condamné à ne pas répondre aux défis d’une mobilité du XXI éme siècle ?

    Le Ring des Ulis est un nœud de communication qui demande depuis longtemps un réaménagement.

    Mardi 11 juin une réunion publique, a été organisée par le département, maître d’ouvrage pour présenter le projet du Ring des Ulis version 2019.

    Nous regrettons que le projet présenté ne soit pas à la hauteur des enjeux majeurs de XXIe siècle.

    Rien n’est prévu, pour des Transports publics sur voies réservées, seule solution pour sortir de cet engrenage infernal du toujours plus de voitures, et enfin réduire nos émissions de gaz à effet de serre, réduire la pollution de l’air,  les nuisances sonores,  permettre aux  jeunes une mobilité «douce», qui actuellement dès 18 ans optent par défaut pour la voiture, aucune alternative ne leur étant proposée.

    Des voies de circulation active (vélo…) accolée aux voies de délestage pour les voitures venant de la N118, sont prévues… mais ces voies cyclables de contournement du ring ne sont pas, en l’état actuel du projet, reliées au maillage de pistes cyclables du territoire (notamment vers le lycée de l’Essouriau et la zone industrielle, pour ne prendre que ces exemples).
    En effet, le financement des plans vélo du département (1,5 millions/an*) ne permettra la mise en œuvre complète du maillage qu’à la fin du siècle.

    Avec ce projet, un cycliste venant d’une des entrées (Marcoussis, Mondétour, Les Ulis, Courtaboeuf), ne pourra toujours pas franchir le Ring sans risquer sa vie !

    Aucune référence à des études d’impact sur la zone naturelle protégée, qui voisine l’aménagement, n’a été évoquée, et encore moins d’éventuelles mesures de compensations (financière, foncières, de renaturation, de mise en place de corridors biologiques, …). Rien non plus pour compenser les 3 hectares voisins de jardins potagers familiaux , écologiques et solidaires qui vont être supprimés.

    Nous allons dépenser 50 millions d’euros pour un projet quasi exclusivement routier qui augmentera par ricochet l’engorgement et les embouteillages en amont et en aval du Ring, zones déjà largement saturées.

    Le développement des transports collectifs est la seule transition écologique pour la mobilité qui répond au double objectif de la réduction des gaz à effet de serre et à la justice sociale. En 2014, la Région à majorité socialiste et écologique avait le projet ambitieux d’équiper toutes les voies rapides d’Ile de France du bus express. Aujourd’hui, ce projet est à l’abandon.

    Les écologistes affirment donc leurs réticences, face au projet actuellement présenté, qui va à l’encontre des préconisations du GIEC pour contenir le réchauffement à +2°,et des résolutions de la COP 21

    La transition écologique est une nécessité absolue dès aujourd’hui, nous ne pouvons (ne voulons) plus attendre !!

  7. Merci !

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    Nous remercions les 18 754 électrices et électeurs de la Communauté d’Agglomération Paris-Saclay qui ont voté aux dernières élections européennes pour la liste Europe Ecologie, conduite par Yannick Jadot (EELV), plaçant les écologistes à 17, 02%.

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    Transformons l’élan écologiste des européennes à l’échelle locale

    Pour renforcer notre action et relever tous les défis de la transition écologique et sociale nous vous invitons à relayer nos messages en nous suivant sur les réseaux sociaux, à rencontrer les groupes locaux ou à adhérer à EELV. 

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    Rejoignons-nous !

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  8. URBANISATION DU PLATEAU DE SACLAY : ACTE 3

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    La politique des petits pas ne suffit plus à endiguer le déficit de la France en matière de régulation du climat sous les 1,5°C. Nos émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse : + 3,2% en France et + 1,8% pour le reste de l’Europe en 2017.

    La pétition « l’Affaire du Siècle » soutient l’initiative de quatre grandes ONG qui attaquent l’État français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques. Elle a atteint en trois semaines 2 millions de signatures !  Beaucoup de citoyens ont donc pris conscience de l’urgence climatique.

    Mais  qu’en est-il de nos dirigeants ? Ont-ils traduit cette prise de conscience collective en actes politiques forts à la hauteur de cette urgence ? On peut en douter : l’Établissement Public Paris-Saclay (l’EPAPS) s’attaque à la troisième ZAC de l’aménagement du Sud-Plateau, la ZAC de Corbeville, après avoir entrepris celles du Moulon (à Gif) et celle de Polytechnique (à Palaiseau).

    Le groupe Local EELV Paris-Saclay et Europe Ecologie les Verts affirment leur volonté de tout mettre en œuvre pour que nous puissions atteindre l’objectif de ne pas dépasser les 1,5°C de l’accord de Paris. Nous rappelons notre opposition au projet de cluster, coûteux et dépassé et regrettons qu’il ait déjà conduit à la consommation d’espaces naturels et agricoles sur le Plateau de Saclay. Conservons ces terres agricoles, qui sont parmi les plus fertiles d’Europe et aidons à leur conversion en agriculture respectueuse de l’environnement, car les terres bétonnées sont artificialisées à jamais et fragilisent l’indépendance alimentaire de nos métropoles !

    Les concertations menées au pas de charge par l’Établissement Public sont une caricature.

    C’est aujourd’hui plus que jamais l’urgence écologique et climatique qui doit guider les décisions d’aménagement. Avant que l’Établissement Public ne se lance à corps perdu dans l’urbanisation de la ZAC de Corbeville, nous demandons que soit déjà effectué un bilan des deux ZAC réalisées, pour en connaître les répercussions en ce qui concerne le bilan environnemental et l’impact sur les inondations survenues ces dernières années.

    En matière de Grands Projets Inutiles, une pause s’impose !

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    ZAC de Corbeville :
    Pourquoi les écologistes sont contre

    Ce projet n’est pas recevable au regard des grands équilibres écologiques fondamentaux et de la logique de croissance, qu’il porte et entraine avec lui.

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    Il y a Besoin DE DÉVELOPPER UNE PRODUCTION MARAîCHÈRE BIO ET LOCALE

    L’Île-de-France est dépendante à 90% des seuls arrivages du marché de Rungis. Il y a nécessité à préserver les terres agricoles au-delà d’une valeur symbolique, voire à les développer, pour une évolution soutenable de la région. L’urbanisation de Corbeville contribue à l’aggravation de notre dépendance alimentaire.

    LA RÉDUCTION DES gaz à effet de serre, ÇA sE JOUE AUSSI LOCALEMENT

    Les terres naturelles, agricoles et forestières captent et stockent 30% du carbone que nous rejetons. Chaque hectare artificialisé est autant de capacité de stockage perdu. L’urbanisation de Corbeville va à l’encontre des objectifs sur lesquels la France s’est engagée lors de la COP21 en matière de régulation climatique et pour lesquels elle a déjà du retard(1).

    des risques d’inondation de plus en plus importants

    Drainé sous Louis XIV, le plateau de Saclay joue un rôle essentiel en matière de régulation hydrologique des vallées qui l’entourent (la Bièvre et l’Yvette). Plusieurs drains ont été endommagés lors de l’édification des premières constructions, occasionnant à différentes reprises l’inondation de parcelles agricoles et de bâtiments de la ZAC Polytechnique. À ce jour, alors que les épisodes climatiques exceptionnels se multiplient, aucune étude n’a été réalisée pour évaluer l’impact de l’étalement urbain en cours sur les crues et les ruissellements à répétition que subit le territoire. La poursuite du bétonnage ne fera qu’aggraver ces risques.

    un pognon de dingue pour la ligne 18

    « La construction de nouveaux logements sur le plateau va s’accompagner de l’arrivée de nouveaux usagers de la route et des transports ». Cet argument, relayé par les élus pro-ligne 18, ne tient aucun compte du fait que cette ligne orientée Est-Ouest ne répondra pas aux besoins de déplacements, qui sont majoritairement Nord-Sud.

    Depuis l’annonce de son report, aucune solution n’a été proposée pour faciliter les déplacements sur le plateau. Le tram ou l’optimisation des lignes de bus en site propre, les téléphériques, les navettes plateau-vallée : toutes ces propositions, issues des assises de la mobilité, sont au point mort. Pourtant, elles correspondent au trafic attendu(2) et sont peu onéreuses.

    En cette période de crise économique et sociale, l’État préfère dépenser 2,9 milliards pour une ligne qui ne devrait pas voir sa fréquentation dépasser les 75 000 passagers/jour(2), soit un budget comparable à celui des améliorations indispensables au RER-B, qui, lui, est utilisé quotidiennement par 900 000 voyageurs !

    Plus que jamais nous affirmons que la ligne 18 est le cheval de Troie des bétonneurs, qu’elle entraînera à terme l’urbanisation totale du plateau : nous persistons à en demander l’abandon.

    (1) Selon l’étude de l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales, rendue publique le 16 octobre 2018.
    (2) Selon le rapport du Syndicat des Transports d’Île-de-France de 2016, la fréquentation attendue est de 75 000 personnes/jour

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    Comment limiter l’impact de ce nouveau projet imposé ?

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    Il faut Réaliser Une étude d’impact des deux premières ZAC, avant d’envisager toute construction supplémentaire.

    L’urbanisation des quartiers de Polytechnique et du Moulon a profondément modifié le plateau de Saclay. Les répercussions sur la vie locale, la circulation, la faune, sont bien visibles et il est indispensable de s’assurer que ces aménagements n’ont pas d’incidence sur la multiplication des inondations en vallée.

    on nous promet un écoquartier exemplaire, mais qu’en est-il ?
    dès mainteant Nous demandons :

    • Des explications sur la densité d’espace verts annoncée : 70m2/hab, d’où provient ce chiffre ?
    • Un plan précis du corridor écologique et de ses objectifs
    • Un état des pollutions de l’ancien terrain de Thalès
    • Des informations précises sur l’équilibre des comptes de la ZAC (voir « Le saviez-vous ? »)
    • Un chiffrage sur les coûts à venir des futures infrastructures publiques pour la ville d’Orsay
    • La sauvegarde de 20 ha de terres agricoles expérimentales pour l’INRA
    • La réservation d’au moins 5 ha pour l’implantation d’un projet de maraîchage
    • Un accès facilité plateau/vallée permettant de relier ce nouveau quartier à la vallée, par exemple par la mise en place d’une liaison par téléphérique
    • Un minimum de 30% de logements sociaux dans l’habitat familial

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    Le Saviez- vous ?

    C’est un secret de polichinelle : dans l’aménagement d’une ZAC, le nombre de logements est une variable permettant d’en équilibrer le budget. La ZAC de Corbeville vient après celle de Polytechnique et du Moulon. Or, le maire de Palaiseau, mécontent du retard de la ligne 18 a bloqué la construction de 1500 logements, fragilisant donc l’équilibre financier de la ZAC Polytechnique. De là à se dire que la construction de la ZAC de Corbeville et de ses 2000 logements familiaux sert à équilibrer les comptes de l’EPAPS, il n’y a qu’un pas qu’il serait tentant de franchir.

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    Attention au Green Washing :

    • Pour limiter l’impact global des constructions de Corbeville il faudra que le quartier soit neutre en CO2, c’est-à-dire que les consommations énergétiques des bâtiments soient compensées par leur production d’énergie renouvelable (panneaux solaires électriques et de production d’eau chaude sur les toitures, recours à la géothermie…)
    • Les pollutions induites doivent être soigneusement traitées : recyclage des déchets organiques, traitement des eaux usées…
    • L’EPAPS promet beaucoup : conception bio-climatique, matériaux bio-sourcés, compostage collectif, jardins partagés; il faut en obtenir des engagements fermes.
    • Le corridor écologique a-t-il la moindre chance de contribuer à préserver la biodiversité ? Nous demandons à l’EPAPS de rendre publique les études écologiques.

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  9. SIOM de la Vallée de Chevreuse : Les salariés, première variable d’ajustement d’un appel d’offre gagné par le low cost.

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    Lors de l’attribution du marché de collecte et de traitement des déchets, la Commission d’Appel d’Offres, présidée par Jean-François Vigier (maire UDI de Bures-sur-Yvette et Conseiller Régional), a clairement fait le choix du moins disant. Le nouvel opérateur, SEPUR, va devoir faire des coupes budgétaires s’il veut entrer dans l’enveloppe financière qu’il s’est lui même fixée pour gagner l’appel d’offre. Quels leviers l’entreprise va-t-elle actionner pour y parvenir ? Diminuer ses coûts de fonctionnement ? Diminuer le service aux habitants ? Contourner le cahier des charges ?

    D’ores et déjà, EELV constate les premiers impacts de cette décision sur les salariés affectés au ramassage et traitement des ordures ménagères. Le mouvement de grève, inédit, et engagé le 1er novembre en est le révélateur. Modification des contrats et des conditions de travail, suppression des primes de pénibilité et diminution de revenu sont à l’ordre du jour. Depuis dix jours, les premiers effets de ce mouvement syndical se font sentir dans nos communes. Les poubelles ne sont plus relevées et lorsqu’elles le sont, le tri des déchets et les règles élémentaires de sécurité ne sont pas assurées par SEPUR.

    EELV demande au président du SIOM de clarifier les conditions de cet appel d’offre:  le SIOM s’est-il trouvé obligé de choisir SEPUR, problèmes sociaux automatiques à la clé ? ou bien l’objectif du SIOM est d’en finir avec certaines dépenses et lesqelles ?

    EELV rappelle qu’une vision purement financière, à court terme, des politiques publiques va systématiquement à l’encontre de l’intérêt commun. Le rôle d’une collectivité est de fournir aux habitants des services de qualité en exigeant l’exemplarité auprès de ses prestataires, en terme de conditions de travail de ses salariés

    EELV sera attentif aux moyens mis en oeuvre pour assurer une sortie de conflit responsable et sera particulièrement vigilant par la suite du respect du cahier des charges par la société SEPUR.

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