Halte à la politique des évacuations à répétition des camps de Roms

L’absence de politique face à la grande précarité fait le lit du racisme en Essonne. Les élus municipaux ne se saisissent pas de la réalité des bidonvilles, ils laissent dégénérer les situations, favorisant le ressentiment des riverains devant des situations sanitaires intenables. Intervient alors l’expulsion devenue systématique, présentée comme inéluctable par les pouvoirs locaux, comme ce que nous avons vécu très récemment à Corbeil Essonne et à Palaiseau / Villebon-sur-Yvette.

Une expulsion qui, à chaque fois qu’elle a lieu, anéantit le travail de citoyen-es décidé-es à ouvrir les yeux face à la misère, dans le dépassement de la peur irrationnelle de la contagion, pour rencontrer des hommes, des femmes et des enfants. Pour les aider à avoir accès aux biens humains universels : le logement, le travail, la scolarité, la santé et le lien nécessaire entre les communautés.

Ce lien fort, développé par des citoyen-nes engagé-es dans des collectifs, des associations humanistes prouve qu’aucune différence culturelle ou sociale n’est insurmontable. Des maires heureusement l’ont compris et des villages d’insertion Roms ont été établis comme à Montreuil, Aubervilliers, Saint-Denis, Saint-Ouen. Des contrats sont établis avec les familles qui s’engagent à travailler, à scolariser les enfants, à payer un loyer etc . C’est notre sens de l’humanité qui doit nous guider et permettre à ces familles de prendre pied dans une société qui leur est trop souvent rendue inaccessible.

Pour l’instant malheureusement l’Essonne ne semble pas vouloir s’inspirer de ces expériences politiques et humaines exigeantes, pour les familles comme pour les pouvoirs en place.

On ne peut que se questionner sur l’influence de Manuel Valls, le Premier Ministre face à la situation des Roms en Essonne. Il est temps que l’ancien Maire d’Evry prenne conscience de l’impact de sa politique sur le devenir, de familles entières jetées sur les routes, d’enfants arrachés aux bancs des écoles. Il est vital pour ces familles qu’il appelle les collectivités territoriales à mener une politique d’intégration des personnes en grande précarité qu’elles que soient leurs origines. Il appellerait alors logiquement à respecter la circulaire, signée par lui-même et Cécile Duflot stipulant les conditions d’intégration avant toute expulsion. Il est plus que temps que les maires et conseillers généraux républicains considèrent comme leur devoir d’apaiser les relations entre tous les habitants de leurs villes en menant des politiques sociales interventionnistes afin de se dresser devant la montée du repli sur soi qui fait le lit du front national.

 

Pour le bureau exécutif EELV de l’Essonne
Claire Le Cornec
Membre du Groupe locale 3 Vallées 2 Plateaux
 
Photo : « Nous sommes Roms et nous avons les mêmes droits » (Amnesty)

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