Une rentrée de transports en retard…

À toi qui a encore dû :

  • passer une heure dans les bouchons pour emmener tes enfants au lycée
  • justifier ton heure de retard auprès de ton patron 
  • louper des cours à la fac
  • rater un entretien d’embauche ou un rendez-vous médical
  • rentrer à pied au milieu du trafic

… car le bus ou le RER n’est pas passé, ou trop en retard, ou trop plein, ou trop en panne. 

À toi qui subit régulièrement cette situation, nous voulons dire que ta colère est juste. À quoi bon payer en vain un Pass navigo[1], si c’est pour être la victime du sacrifice du service public sur l’autel du profit ?

En Île-de-France, la politique des transports est décidée par Île-de-France Mobilités (IdFM), instance présidée par Valérie Pécresse et dont le premier vice-président est Grégoire de Lasteyrie, maire de Palaiseau et président de notre agglomération, la CPS.

IdFM a choisi de restructurer les 46 lignes de bus desservant la CPS, en remplaçant les 4 sociétés historiques[2] par la RATP. Ce réseau est indispensable, car il complète le réseau régional en assurant l’accès aux lignes de RER B et C, la desserte des 27 communes de la CPS, des établissements scolaires, des hôpitaux et des zones d’activités.

Malheureusement, la gestion de la RATP se révèle catastrophique, ne serait-ce que par le manque criant de chauffeurs. La  RATP ne voulant pas maintenir les conditions de travail des sociétés précédentes, des chauffeurs préfèrent partir à la concurrence pour l’un des 1500 postes non pourvus en IdF.

Nous dénonçons le grand écart opéré par Valérie Pécresse et Grégoire De Lasteyrie, consistant à demander à la RATP de former et d’embaucher plus de conducteurs et de conductrices tout en ne mettant pas les moyens financiers nécessaires pour que cela fonctionne sur le long terme. Bien sûr, avoir des personnels bien formés est indispensable, mais leur fuite ne s’arrêtera pas tant que les clauses sociales et salariales des contrats gérés par IdFM ne seront pas revalorisées. Si cela n’est pas fait, le risque de perturbations et de grèves légitimes reste à craindre.

De toute urgence, et pour que les usagers puissent s’organiser, nous demandons à la RATP de communiquer régulièrement la liste des bus en circulation sur la CPS.

Les perturbations et la vétusté des matériels roulants illustrent le manque d’investissement répété de l’exécutif régional, ainsi que le choix contestable de leurs priorités.

Il est vrai qu’il est plus dans l’ADN de la droite de soutenir l’automobile[3] et sa soi-disant promesse de liberté. Malheureusement, coincés dans les bouchons ou les stations-service, nous n’en sommes que prisonniers. Seul un abandon massif de l’auto permettra à toutes et tous de se déplacer sereinement dans notre région. Les écologistes défendent depuis toujours l’autopartage, la création de transports en commun de proximité, fréquents, ainsi qu’un maillage pertinent du territoire, répondant aux réels besoins des habitants et travailleurs… ou une utopie : que chacune ou chacun puisse trouver du travail près de son lieu d’habitation.

Il ne suffit pas de clamer son souci de l’écologie en période électorale, il faut aussi suivre ce que l’urgence climatique et le bien-être de tous nous commandent au moment de faire des choix politiques, surtout quand ceux-ci nous engagent pour des décennies.  


[1] dont une augmentation de 30% devrait être votée en décembre
[2] Transdev, Albatrans, Keolis-Meyer et Savac
[3] Exemple, décision du gouvernement du financement indifférencié des carburants

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