URGENCE(S)
A L’HOPITAL D’ORSAY !

 

 

Alors que notre territoire est en pleine mutation, que fleurissent de nouveaux bâtiments de recherche, des projets de logements étudiants et familiaux, ce qui signifie à terme 30 000 personnes de plus sur la frange Sud du Plateau de Saclay, l’Autorité Régionale de Santé (ARS) notifiait en février 2012 que l’autorisation d’exercer l’activité de réanimation détenue par le Centre Hospitalier d’Orsay (CHO) n’était renouvelée qu’à titre transitoire pour une durée de 30 mois.

 

Cette situation aurait progressivement mis en péril d’autres activités comme l’Unité de Soins Intensifs Neuro-Vasculaires (USINV), la maternité de niveau 2B* et les urgences, et à court terme le maintien de l’offre de soins du Centre Hospitalier d’Orsay.

 

La mobilisation pour maintenir ce service de réanimation a été considérable : environ 2 500 signatures pour la pétition, des élu-es, des médecins, des syndicats de soignants, des citoyens. La décision a changé et l’autorisation a été prolongée jusque fin 2016. Il faut aller plus loin et pérenniser les urgences de l’hôpital d’Orsay. Comment l’ARS en est-elle venue à une telle incohérence, programmer la fermeture du CHO sur notre territoire en pleine croissance ?

 

Un diagnostic national préoccupant, un accès aux soins inadapté

 

L’hôpital d’Orsay n’est que le reflet d’une crise structurelle profonde de notre système de soins. La Haute Autorité de Santé (HAS) estime à 30% les hospitalisations injustifiées et, indique que, quand elle n’est pas indispensable, l’hospi-talisation est une dépense importante et irrationnelle pour un service de santé moins bien adapté aux besoins. Rappelons que le budget de l’hospitalisation est d’environ 75 milliards d’euros par an en France ! Les dépenses de soins médicaux sont grevées par l’inorganisation de l’accès aux soins. Les urgences hospitalières sont embouteillées par des patients qui devraient relever de la médecine générale, les médecins urgentistes dénoncent le manque de personnel et de moyens. De même des personnes âgées sont hospitalisées parce que les soins à domicile ne sont pas assurés dans la continuité et la coordination entre la médecine de ville et les services sociaux. Or les solutions hospitalières sont beaucoup plus onéreuses que la médecine générale.

 

Il faut une autre politique

 

Une réelle politique de prévention permettrait d’atteindre des objectifs de santé publique, et d’avoir ainsi une influence positive sur le budget de la Sécurité Sociale. Elle demande une totale transparence qui permettrait un suivi rigoureux et un contrôle démocratique.

 

Quand les causes sont liées aux modes de vie, il s’agit de mettre en place une politique d’éducation et de promotion pour la santé, avec des méthodes respectueuses des libertés, favorisant le développement social, l’émancipation personnelle et la citoyenneté, accompagnant la population pour lui permettre de maîtriser davantage les facteurs de son bien-être, sur les plans physique, psychique et social. Le premier objectif est de développer pour tous une alimentation saine et équilibrée.

 

Quand les causes sont liées à l’environnement et aux pollutions, il s’agit de mettre en place une politique de santé environnementale. Dans ce domaine, tout reste à faire, depuis la recherche, en passant par la surveillance de l’environnement et en y incluant la protection des lanceurs d’alerte.

La santé a un prix qui ne ne se résume pas au mot rentabilité. C’est une question de choix : soutien aux pesticides et au diesel, ou investissement dans une politique de prévention et de santé pour tous, avec le recrutement de professionnels soignants dans le service public. Le bon état sanitaire d’une population étant le premier barrage à la maladie, les objectifs de la lutte contre la pauvreté, l’accès aux soins des précaires et des sans-papiers doivent rester, en toute circonstance, une priorité pour un gouvernement de la République.

 

Madame Marisol Touraine,  Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, c’est à vous, il y a urgence !

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