L’école AgroParisTech doit-elle déménager sur le plateau de Saclay ?

Le regroupement des différents sites d’AgroParisTech sur le plateau de Saclay est une décision de technocrates rejetée par l’ensemble des personnes concernées par ces déménagements, à savoir les enseignants, les chercheurs, les salariés et les étudiants, par les voix de leurs représentants au Conseil d’Administration.

Ce projet est un non-sens voire une absurdité. AgroParisTech forme les Agriculteurs, les techniciens, les ingénieurs et les chercheurs de l’agronomie de demain. Leur outil de travail est la terre. Aujourd’hui ce projet de regroupement propose de bétonner des terres agricoles d’une très grande qualité sur le plateau de Saclay pour quitter des terres d’expérimentations d’une plus grande valeur encore puisque pour certaine elles n’ont jamais reçu de traitements (Grignon).

Considérant que :

– Le réchauffement climatique ne fait plus débat et l’on sait que l’économie doit se tourner vers des solutions de circuits courts de proximités, pour réduire l’emprunte carbone, notamment en réduisant les transports.

– Paris dispose d’une autonomie alimentaire de 2,5 jours.

– Les collectivités ont obligation d’augmenter la proportion de bio et/ou de local dans les restaurations collectives. La disparition des terres agricoles en France (l’équivalent d’un département est artificialisé tous les 10 ans) et la pression encore plus forte en ile de France ne permettra pas de répondre à la demande si nous n’enrayons pas ce phénomène.

– Les terres agricoles, naturelles et forestières captent 30% du CO2 et contribuent à lutter contre le dérèglement climatique.

– AgroParisTech-INRA, tout comme la faculté d’Evry, pourrait être rattaché à Paris-Saclay sans pour autant déménager.

– L’éloignement des terres d’expérimentations du site du projet de campus et les difficultés que cela entrainera (praticité, perte de temps, transports,…).

Conclusion :

À l’heure des nouvelles technologies, du télétravail où des opérations chirurgicales à distance par vidéo assistées, ce projet est dépassé et ne répond ni aux enjeux du dérèglement climatique ni à une recherche de qualité supérieur des enseignements. C’est avant tout la spéculation foncière qui a guidé ce rapprochement physique, comme nombre des projets du cluster Paris-Saclay.

L’avis des écologistes sur le projet de construction du Campus AgroParisTech-INRA sur la ZAC de Polytechnique est négatif.

Avis porté par Anne Launay, conseillère départementale du Canton de Palaiseau, lors de l’enquête publique sur la construction du Campus AgroParisTech-INRA sur la ZAC de Polytechnique.

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