Ligne 18 : le mot démocratie a- t- il encore un sens ?

Alors que les citoyens sont toujours dans l’attente de pouvoir lire les conclusions du commissaire enquêteur, la Société du Grand Paris (SGP) invite au lancement des travaux… qui ont déjà commencé sur les parcelles concernées par l’enquête publique.

Du 15 juin au 17 juillet, plus de 425 contributions ont été portées à l’enquête publique. La quasi-totalité d’entre elles émanent d’habitantes et d’habitants ou d’associations du territoire et s’opposent au projet présenté. Quelle est la valeur d’une enquête publique ? Que vaut l’avis de ces personnes ou le temps qu’elles ont passé à décrypter une multitude d’informations (48 pièces et des centaines de pages) parfois opaques ?

Plus de deux mois se sont écoulés depuis la fin de l’enquête, mais aucun rapport de la commission d’enquête n’a été mis en ligne sur le site de la préfecture d’Île-de-France ! Cela n’a pourtant pas empêché l’Etat, par le biais de la SGP, de commencer les travaux à Palaiseau sur les parcelles concernées par le centre de maintenance et la sortie du tunnel. Ces parcelles ont par ailleurs été clôturées et placées sous la surveillance de vigiles et de caméra de surveillance. L’Etat craindrait-il une rébellion citoyenne ?

EELV, son groupe local Paris-Saclay et ses élu-es, ont participé à l’enquête. Tous ont rappelé leur opposition au projet. En effet la ligne 18 est disproportionnée, ne répond pas aux besoins de transports Nord/Sud, son coût de fonctionnement ne sera rentabilisé que si l’urbanisation du plateau de Saclay se poursuit au delà des ZAC de Polytechnique, du Moulon et de Corbeville et enfin elle met en danger la zone de protection naturelle, agricole et forestière du plateau de Saclay (ZPNAF).

Enfin, nous aurions aimé croire que les révisions du projet initial prendraient en compte la situation nouvelle résultant de la pandémie de Covid, ne serait-ce qu’en revoyant les prévisions de trafic à la baisse compte tenu de la progression du télétravail.

Nous demandons à l’Etat, par l’intermédiaire du Préfet de région, et à la commission nationale du Débat Public, de faire respecter un minimum de démocratie citoyenne dans ce dossier de la ligne 18 du Grand Paris Express.

Mounia Mostefaoui, Christophe de Montmollin, co-responsables du Groupe local

Anne Launay, Conseillère Départementale, launay.anne1509@gmail.com –

Remonter